Loin du fade

Le sentiment océanique – la plénitude, l’échappée hors de soi et loin du fade, la fusion avec le Tout, le temps suspendu, l’imaginaire qui dérive au grand large, la peur d’être au bord de sa dernière frontière – elle l’avait connu dans le désert ou sur les hauts sommets en montagne, sans doute en composant des chansons ou, parfois, lors de ses travaux de recherche.

Ce qui le ravageait, ce n’était pas de vivre sans elle, mais que, partie avant l’heure, elle ne puisse jamais plus vibrer à ce sentiment océanique, perdre pied devant la beauté, vivre encore des fulgurances avant d’être, affolée, engloutie à jamais dans le vide.